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..de rien. Merci encore.

Le creux du nid


Ici, le chien lui avait dit « merci » avec la patte..
juste avant de regagner son recoin
pour y mourir sur son petit tas de paille.

Mais le chêne est encore-là,
celui dont on disait tout bas :
il est trop vieux.. il va falloir l’abattre
et puis ces branches mortes et sèches,
ce serait pour l’âtre de la vieille revêche..
qui n’avait pas toujours été comme ça..
mais l’était devenue, à force
d’avoir ouvert et fermé la porte.

Les yeux étaient.. bleus ?..
ou noirs ? ou entre les deux ?
Le soleil sur le seuil lui réclame un aveu..
un dernier vœu, peut-être ?

Il regarde cette pierre éclatée
où l’enfant qu’il avait été
s’était blessé au front, en jouant..
du temps de la vieille mère
et des almanachs qu’il avait le droit de découper.
Il revoit tout et tant, et plus qu’en espérance..
puis referme la pointe du couteau de berger
dans la poche du paletot, un peu gras
sous les poils ras.
Puis il a fui vers là-bas
pour garder à germer encore
l’espoir du pain doré
au bout des champs de blé.


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