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Village

Saisons perdues


Ils étaient passés doucement
devant les maisons accroupies
et les celliers à vin,
pleins de paille et de rires,…
devant la fille ridée de fiers sourires
et la vieille, tout autant,
dont la main continuait de cueillir les pommiers disparus.
dans ce temps lent
qui vous use les dents et les pavés des rues.

Ils ont passé des jours, encore,
et de ces nuits où l’on boit, où l’on rit, où l’on dort
quasi-morts, comme une poutre
alourdie de la vie des vrillettes grignoteuses de bois mort.

Tandis que des vieillards greffaient la vigne
jusqu’aux pignons des maisons
et aux façades jusque-s-aux toits

Et toujours midi venait
que le soleil marquait au creux des cœurs
avec l’odeur des repas bien à l’heure.

Et toujours la vie venait à longs traits
comme en buvant à l’amitié
avec les autres grand-bûcheurs
bons buveurs oubliés là
par ceux qui passaient
pendant des jours
depuis toujours.

Pourtant, celui-là,
il était bien trop grand,.. rapport à elle
et son corps tout en muscles
lui gonflait dans les bras.

Ils avaient soutenu jusqu’au soir
le passage du temps.

Il avait charmé la robe
_ couleur collée à la paille du grenier _

Et, son front sur ses lèvres,
il avait respiré
le songe vide, tout échauffé
de ses cheveux en fièvre.


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