Paradis

Le creux du nid

Dans la mare buissonnière, entre les herbes folles,
la rainette du petit pâtre
pétille entre les cils
des bêtes à bon dieu.
Et les herbes mélassées
chatouillent les endroits doux
des carpes molles.
Le peintre s’est agenouillé,
le genou écrasé sur la palette,
d’un côté.
Puis de l’autre tout autour
et bien fleuri
sur les reflets de son tableau,
il y a des coquelicots
quasi noirs.
Car le sang commence à s’y cailler,
c’est beau, c’est bleu
comme cet acier de fusil
_ bien astiqué, évidemment
pour faire plaisir à l’adjudant _.