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Le feu de la neige

Le bois mort


Le feu de neige
en nous brûlant les mains
nous a sauvés jusqu’à demain.
Vois-tu la grande chance qui est à nous ?

Et puis on s’est promis le cortège
et les arpèges gracieux des jours et des rires.
Nous brûlerons encore et toujours
ces mots du feu de neige :
ils sentent le porphyre
au sortir du burin. Ils sentent
l’œillet et le mimosa du chaton rose
qui joue avec l’odeur
des fleurs névrosées.

Les vois-tu passer, goutte après goutte ?
Les vois-tu déjà ces jours
qui déversent leurs essaims grésilleurs
sur les ruches d’ici
et des ailleurs qu’on dit meilleurs ?
Je presse les fruits africains
entre tes seins et tu ris.

Mon cœur, sens-tu mon cœur.. vois-tu les fleurs
du feu de neige ?

Il est à nous le grand sarment d’Ethiopie
dont nous suçons la sève bouchonnée
goutte après goutte, mort après mort.
Ah ! Qu’il souffre donc encore un peu
dans l’alambic et dans le feu.

La joie du satyre antique nous fait sourire
car il vient de faire jouir une vieille bourrique.

Le bois se tord
et mord dans sa folie sadique et bleue
les chenets endormis dans le feu
doucereux et charmeur, de décembre.

A même la chantepleure
du tonnelet en bois d’acacia,
on boit le marc fruité
de la dernière vigne
trop loin, là-bas, aux mille diables…
qui n’était plus fréquentable
avec ses sarments ennoyés de lumière et de pierres
trop dures et trop..
et trop ceci, cela..

L’odeur de silex
te gratte les commissures du nez.
Tu en goûtes le goût nacré
qui fait pleurer
le pied du verre
et tes amis aussi.


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