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L'amour : Introduction


Ce concept d’idéalisation de l’acte sexuel serait-il né d’abord d’un bel égoïsme et faut-il d’abord se pencher sur cette base obligée de la reproduction des espèces ?

  - Pour comprendre, oui.

  - Pour tomber en adoration devant, non.

  Mais devant quoi ? Le sexe ? ou l’amour idéalisé, qui peut aller de l’amour platonique jusqu’à l’amour « du prochain », des chrétiens et bouddhistes ?

  Sachons rester des gens qui après avoir pataugé sur la rive boueuse et peu sûre, marchent maintenant d’un pas plutôt assuré sur de la terre plus ferme.

  Mais ne quittons pas des yeux ce rivage où tout nous incitait à jouer dans les éclaboussures et les barbouillages boueux.

  Car l’Humain est autant excessif que doué pour oublier ce qui lui rappelle un état de dépendance – à lui qui a découvert la valeur de la liberté au moment où il faisait de ses frères, des esclaves.


  Les moments de sensualité – y compris la réflexion philosophique et toute création plus ou moins artistique nous donnent une idée de cette Eternité visée par L’amour. Eternité faite de ce présent sans passé ni futur

  et qui mérite bien de remplacer un jour le terme, « Temps ». En toute amitié avec la Sagesse, c'est-à-dire avec la « Philosophie » comme on a commencé d’en nommer les premiers et géniaux balbutiements, chez les anciens Grecs.



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Le concept idéalisé de l’amour est-il donc né d’un bel égoïsme masturbé…

.. en reportant sur autrui le mal fait ou vécu ou le bien ou le mal ressenti par soi-même ?

Ne faut-il pas s’aimer soi-même, si on prétend être apte à aimer les autres ?

Ne faut-il pas avoir, et exiger pour soi-même un peu de cette considération qu’on octroie aux autres, si on admet que les autres sont nous-mêmes (voir les chapitres sur la Pensée et sur notre Identité = obligation d’être semblables).

D’un autre moi-même et d’autres encore, a pu venir cette affirmation qu’on a prise pour un aphorisme –Chez Erasme, peut-être ? ou chez Adrien ?- Ce n’est pas important, cette paternité. Nos idées ne sont pas à nous mais à l’Universalité de la Pensée, dont il faut bichonner, lustrer et peaufiner ce dont on est à la fois, géniteur et transmetteur.

Et, se faire accuser d’égoïsme et autres machinmorphisme, n’est grave que pour ceux qui complotent pour enfermer le Monde et cette vie liée à la Pensée dans des petites boîtes reliquaires.

Des gens dont l’ambition est de remplacer dans les esprits de l’Univers, la Pensée par un engin de mesure. Ou du moins de l’y associer, avec la secrète ambition de donner plus d’importance à la mesure qu’à ce qu’ils aimeraient mesurer après avoir classé et catalogué le Monde pensé et pensant, selon qu’ils l’imaginent plus ou moins digne de l’existence que toute Pensée contient, sous tend et implique.

On peut aussi voir ce concept s’exhiber ou se faire discret dans des religions et systèmes philosophiques dont nous ne devons renier la paternité. Mais trop souvent on ne l’estime bien mérité, cet amour, que par ces gentils-gentils qui sacrifient aux mêmes rites –c'est-à-dire aux squelettiques restes de ce qui fut une belle pensée.

Celle dont les symboles ne sont plus que des nonoss à toutous exposés dans des châsses rutilantes.


Nous verrons plus loin à quel point les concepts des abysses moraux de modestie et prétention, d’orgueil et vanité, ont besoin d’être revisités à la lumière de cette affirmation d’identité des humains – et peut-être même de la Pensée Universelle qui n’exclut ni les animaux, ni les micro-organismes, ni les plantes, en sachant néanmoins y trouver des degrés et des formes qui pourront ou ont pu parler, donc décliner ou se grandir selon l’état de complexité de leur vie plus ou moins liée ou même accrochée à celle des autres.


Le degré de vie le plus élevé semble être celui où l’être vivant considère que la Pensée est ce qui a le plus de valeur pour soi et ses semblables, quand elle devient objet de réflexion en venant s’ajouter en toute liberté de choix, aux préoccupations et intérêts du quotidien-fournisseur de nourritures et autres sensuels plaisirs liés au confort et au « paraître ».

Quand on découvre que le destin et le hasard ne sont que des termes englobant sous une croûte d’ignorance – souvent cultivée, parfois adorée – des causes logiques et trop interactives, mais qui montrent la même envie fainéante de simplement nommer ce qui pose problème.

Heureusement, ces termes : destin, hasard et les diverses appellations d’un Démiurge qui leur commanderait, parait-il selon les religieux, en montrant pour sa création plus ou moins d’amour, ils sont aisément mis en déroute si on cesse justement d’y accoler nos piètres visions humanoïdes.

Reconnaissons à ces termes une valeur d’instruments devant aider à la libération de notre Pensée.

En effet, le non-sens directionnel du temps inclut que passé, présent, futur, ne sont que d’autres instruments pratiques de la Vie, qui, elle aussi, est un grain de ce temps que l’éternité doit abolir tout en s’en nourrissant.

Quelques religieux ou penseurs non embrigadés, dépassant l’idée un peu égoïstes de l’amour du prochain, en arrivent à se demander si l’amour n’est pas, au-delà d’une mutuelle attirance, la recherche de cette unicité de la Vie.

Ils risquent, ces gens, d’être rejetés par les religions et philosophes dont on ne peut nier que leurs apports dans le domaine de la Pensée nous aient engendrés.

Il s’agit même là d’un encouragement à se dire, qu’avant nos propres balbutiements éblouis par la Pensée, d’autres se sont dit que ce serait ramener ce qu’on peut appeler Dieu, à peu de choses, si notre brin d’existence dans l’Univers n’était pas cet Univers Lui-Même.

L’amour est une des façons les plus simples de saisir cette Universalité. Universalité dont L’amour - dans ses formes les plus simples (sexuelles entre autres) - peut quand même nous donner un vague reflet quand le plaisir naît ou s’accroît avec le plaisir ressenti par la personne aimée.

Une vie où, un instant d’éternité fait que les deux partenaires n’en forment plus qu’un et où sont abolies les valeurs chiffrées et autres cotations qui se veulent scientifiques. Et non de ces vies encombrées de brimbillons et où –prenant la partie pour le tout, c'est-à-dire confondant le grain de sable avec la dune du désert- les profs de philo mettent une hiérarchie fallacieuse entre dissection et décorticage de la Vie et de la Pensée en donnant toute l’importance au petit caillou scrupuleusement glissé dans la chaussure. Alors qu’il fallait s’inquiéter surtout de la destination que le vent du désert donnera à la dune.

.. Et la dune, glissant sur ses incomptables grains qui roulent en s’arrondissant les uns les autres,

.. elle est belle.

.. Parce que des êtres qui veulent que la Beauté existe, se sont arrêtés un instant de l’écrouler sous leurs pas.

Juste pour la regarder.

Et le vent, comme la direction de nos pas ensablés..

est-ce prévisible ? Et quel intérêt a-t-on de savoir si la vieille ville et sa bibliothèque disparaîtront plus tôt ou plus tard… ?

Si le soleil doit réjouir par ses à-coups et ses moires que copient les oiseaux..

nos yeux qui auront appris à s’étonner de la Beauté.




Lire (Poèmes du Père Malotru :)

Le Temple élevé en l’honneur du culte des Temples.



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