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Printemps mouillant

Le creux du nid


Les gerbes de pluie claquent
sur les flaques empesées
par la boue des pieds des grands bœufs de labour.

Derrière les murs épais du manoir là-haut,
l’attente sans but, à la croisée
de la vieille fille au rebut parmi ses boîtes à couture :
c’est comme ailleurs,
les mêmes heures qui baillent au secret des vieilles demeures.
Sous l’ombre de cette pluie
germent les rares fleurs
qui poussent au hasard
Et puis la pluie fait son dernier tintement
dans le jour qui se meurt
au lent balancement de fumants encensoirs.

Les froids regards des toits sur les portiques
s’enrobent de musique
sifflée entre les dents..
une musique née dans les nuées d’antan
née dans des lignes de pluie ravie au blanc réel
qui est la couleur du vent..
celui qui baguenaude en chantonnant
dans les harpes et les frêles fusettes embourgeonnées
des aubépines et des lilas..
Sucrés à peine. Comme le thé léger
que se concocte la châtelaine, et qu’elle boit
à petites fois, en rêvant sa tapisserie…
tandis que dans sa chaumière
le laboureur se sert un verre de ce vin aigre
venu de sa vigne installée en côtière, et dont
tous les amis disent
qu’il est vraiment bon.


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