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Le Bonheur


Si, toujours à quelque chose malheur est bon, il faut admettre, qu’en effet, le Bien et le Mal s’articulent si bien l’un avec l’autre qu’on est bien obligé d’accepter que notre fameux Bonheur n’existerait pas sans qu’on ait au moins une perception plus ou moins légère du Mal et du Malheur. C'est-à-dire :

*« -Sans avoir côtoyé l’enfer », dira le poète (Adrien, si vous voulez).

Mais pourquoi faudrait-il vouer un culte au Mal et au malheur, alors qu’il suffit de les regarder avec le zoom du Bonheur pour découvrir jusqu’où se propage le nuage de miasmes dangereux pour éviter que, tel celui craché par un volcan, il ne vienne griller les réacteurs de notre avion. Bien sûr : il y aura toujours ces fous de voltige, qui aiment courir des risques !

Ils sont utiles aussi, pour montrer aux autres ce qu’il ne faut pas faire si on veut que survivent et progressent la Pensée et ceux qui la portent.

Et puis, il y a aussi ces gens qui, leur casquette rabattue sur le nez, ne voient qu’à leurs pieds et à travers les lunettes noires des diverses pensées des autres, trop souvent bloquées dans des systèmes plus ou moins étriqués et à-triques **

Le bonheur c’est aussi l’égoïsme, puisque on est sûr d’être capable de jouir chacun à sa manière, qui, cependant, ne peut-être que celle des autres avec une intensité qui reste un objet d’auto-éducation.

On se doit de prendre plaisir à tout, sinon on tombe dans les boues de cet Enfer qu’on doit côtoyer, et sans lequel il n’y aurait nulle Pensée, c’est-à-dire nul écrit, ou œuvre dramatique, quel que soit son support…

= Balayer son bureau ou la maison, cuisiner pour soi ou les autres : ok, direz-vous. De plus, on peut réfléchir durant ces travaux de désherbage où on trie ce qu’on croit bonnes et mauvaises plantes .. Mais doit-on aussi dans la maladie, la souffrance et la mort ? Bien sûr, puisqu’on à le remède (ou sa recherche), l’anti-douleur avec derrière des chercheurs (qui ne s’intéressent pas qu’à l’argent : non !) et au bout du compte, cette non-Mort qui nous dit aussi bien sûr qu’on ne vit pas solitaires et que nos clones (de pensée et même physiques), sont omniprésents et pour tous, sont aptes à perpétuer ce Bonheur éternel.

Amen ! Etes-vous tenté de dire : car « ça » sent l’endoctrinement.

C’est selon l’entendement et le profil de chacun.

Mais trouver plaisir aux idées des autres, n’est pas interdit non plus.

Faut-il chercher à les tirer, les gens, hors de ce bonheur qui les confine dans un véritable autisme acquis, pire que celui du gosse du roman : « les confitures du haut de l’armoire » ?

Peut-être. Si on pense qu’ils seraient plus heureux, à profiter de leur intelligence grâce à de meilleures relations sociales, à une plus large idée de la valeur de la vie.

Mais, que veut dire ce « plus » que j’ai osé placer devant « heureux » ?

Car Le gosse des « confitures…. » semble heureux, dans cette île quasi-déserte qu’il s’est choisie. Et bien malin sera le psy, qui l’en délogera !

Pour d’autres, ce besoin d’être dirigé est d’abord accepté comme une facilité de vie, en faisant retomber sur autrui choix et responsabilités. C’est ainsi l’excuse avant que ces attitudes d’asservissement ne deviennent des rituels dont Adrien se vante de vouloir être le fossoyeur dans le poème dit « du père Malotru ».

Les modes et attitudes des zazous, beatniks etc… s’inscrivent dans la même facilitation de vie, avant de se proposer, -par le biais de l’enseignement et de la culture- de fausser ? modifier ? la vision et le jugement personnels.

Ainsi, pour ma part, je crois que trop de films, de romans magnifient l’égoïsme de la procréation. « Ah mes enfants, si bien, si beaux ! » Alors que l’eugénisme (volontaire chez les êtres qui craignent de transmettre une tare génétique) est considéré comme une faute dans un domaine où le hasard lié aux lois génétiques fait sans cesse renaître le Monde.

Si on ne peut trouver plaisir à tout, ça ne peut venir que de soi. Il faut alors pour rester dans le bonheur, s’en tirer par l’humour sans exagérer ce pied de nez fait à nous même et à la vie qui nous aide à marcher vers le bonheur, puisqu’il est en nous-même.

Et dont on est, en même temps la source et le réceptacle de cette belle eau.

De celle destinée à nous renvoyer notre image dans le jardin japonais, anglais, sarrasin ou autre encore..

.. de la Vie.

Indéfectible trait d’union entre le minéral de la margelle du bassin et l’être pensant qui s’y penche sur son image pour lancer une brindille à l’insecte qui s’y noie..

.. celui dont il faudra bien empoisonner le nid, s’il s’est installé dans ta maison. Eh oui !!

(Merci Monsieur La Fontaine).



* _ Lire les poèmes du Père Malotru _ sur le « net ».



** du genre : « Si tu ne mange pas le poisson pris à la ligne, et le jour dit, le ciel t’en punira ! »



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