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Credo

Les fagots de l'automne


Je crois aux feuilles mortes
où l’olivier projette d’étaler sa récolte.
Je sais les pigeons
que le soleil a peint en rose,
leurs yeux bleus roulant en perles sur les tuiles.
Je sens sous mes pieds nus
les marches de marbre ciselées dans la futilité,
où brillent les larmes dorées
des océans du grand été.
Je tâte d’une main effrayée
le fossé de bois sec, où enfanta la bohémienne.
Je verse une offrande aux autels en pâte de boue tiède,
qui fument après l’averse,
qui réclament des rires d’enfants.

Je sais depuis longtemps
(depuis ce jour où j’ai commencé de voler des pensées)
que la vie saturée du mort-né
est plus vraie que la mienne.

Je crois
aux étoiles des aveugles..
à l’infini parfum des âmes frêles
aux blés transpirant la purification des humus aventureux..
aux fleurs, aux chansons burinées dans l’azur..
et aux vases sacrés
qui glaçaient les seins nus des fillettes de Thèbes.


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