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Courte Fable

Livre I

C'est le loup
qui est dans le bois, tout
peinturlé joli par la belle saison
d'amour ; mais qui est myope et ne voit
ni les fleurettes et herbettes, ni les troncs qui suent
la sève et les onguents
sur tous les tons d'écorces rudes ou lisses
plus ou moins fournies en mousses chevelues.
ne pense qu'à bouffer,
le loup, et de préférence du mouton,
puis à se rouler dans sa chaude pelisse
après avoir pissé chaud sur les quatre buissons
de son campement de brigand.
Puis s'endormira, repu
sur la mousse amassée en couette
dessus le rocher plat
juste - s - après les honneurs à la sauvette
dédiés à sa louvette tristounette
aux larges yeux pleins d'éclats
mourants, tout comme cette lune lassée
d'éclairer en vain
les rêves incohérents
des bêtes et des humains.
C'est l'agneau, aussi
qui ne sait pas non plus pourquoi,
et si c'est pour longtemps, qu'il est ici ;
mais qui s'en fout
dans le pré joli comme tout
malgré l'ombre des bois
et le froid qui descend de là-bas.
Il a sur les yeux
les couleurs du ciel
et s'émerveille
du frôlement d'ailes d'un papillon ou d'une abeille
Il en voit encore les roses et les bleus
et meurt pantelant, la nuque brisée
en rêvant qu'il tête
ou fronde de la tête
son jumeau,
tandis que le loup l'a déjà dépecé.
Le loup goûlu qui s'étouffe en avalant
trop vite les morceaux
qui remuent encore un peu
de leurs courses et de leurs jeux
à travers la prairie.
Le loup mourant, alors dans cet instant
si long, il revoit sa maman
qui explique aux enfants
qu'il ne faut plus jouer à se mordre la queue
et ne pas avaler si goulûment.

* * *


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