Pour célébrer cette sainte chaleur de ce soleil
écrabouillé sur les façades blanchies..
Si bien chez lui partout dans sa sueur dorée
qui sent bon,
chantons en chœur, tout comme en religion :
« c’est l’été… c’est l’été polisson !
c’est l’été… pourquoi la première saison ?
_ parce qu’en été on a sucé les premiers baisers
de réglisse, et décolleté les seins de nos chansons. »
C’est à chanter,
sur l’air que tu voudras..
que tu auras piqué, barboté, suçoté
aux airelles, myrtilles et fraises venues
des collines bleues ou des marais fumeux
Ce sera doublement bon, sur l’instant,..
et à jamais marqué dans le temps,..
comme le sont
les pépins pincés et crachés avec précision
par les belles dents des filles gentilles,..
et mis à germer, du bout du doigt
par les garçons bronzés, lisses et rieurs,
dans les jardinets, derrière les cases nèg’
des Antilles d’autrefois.
