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Des regrets, des regrets...

Les racines de l'arbre


J’ai regret de ton âme,
à peine si jolie, pourtant
qu’une vente aux enchères en eût flétri les ors.
J’ai regret, fort, de notre large vie :
sillages endormis des sourdes voix de paix
qui régissent le mauve, et l’étirent en drapeaux
sur les corps des soldats morts
en buvant du vin nouveau.

J’ai regret des fins d’été
sous le figuier qui s’use la santé
d’aller chercher plus creux, le filet d’eau,..
sous les signes affolés
de tes doigts qui écrivent des mots blancs
dans le vent des collines de Monsieur Jean
Giono.

J’ai regret des chats qui griffent amoureusement
en quatre doigts filés dans tes cheveux pénombreux,
avec des résonances fines de puits maudits
et de vigne au pignon des maisons.
J’ai regret de tes robes sages fleurissant
au-dessus de l’évaporation charnue d’un rivage.

J’ai regret des fleurs anémones
où tu mordais à pleine bouche amère
les parfums tièdes des larmes incolores
versées sur tous les morts et mourants
par des mamans douces et tièdes faites de tricots
et de gâteaux parfumés à la fleur d’oranger…
C’est pour leurs enfants auréolés
d’imprécis,
qui vont d’un pas léger
pique-niquer aux flancs reverdis
des montagnes de la vie.


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