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Ventres pleins

Les fagots de l'automne


En coquille de fausse potiche,
de faux riche plein de sous en papier d’abat-jour,
sans dégoût, mais sans bon goût non plus,
les maisons imbriquées savamment
et par jeu d’artisans astucieux,
elles s’allument, fidèles, au soir séché,
dont les ailes ont grillé dans le four noirci
des antiques feuillages.

La faim, la soupe et ses odeurs
amènent la mesure à combler les pensées.
Et la lumière de la lampe trop maigre,
_ celle qui ronge à petites dents les poutres misérables,
sciées près de l’aubier
et posées mal assises sur la cloison fendue _,
elle assagit, enfin stables dans l’étable d’à côté,
les ruminements tranquillisés.

Car le vent est reparti jouer
avec les cailloux des terres,
qu’ils ont trop engraissées de fumier noir
les vieux édentés qui parlent à leurs chaises
dont les pieds sont devenus
tordus comme les ceps de raisin rouge
de la vigne petite sur le coteau bossu.

Ils parlent des feuilles des fleurs et brindilles
oubliées et rares,
imprimées dans le ciment des cieux
aux pignons des maisons,
séchées un bel été
par un soleil bizarre,
avec des rires et des copains
et des voisins venus aider.

Par amitié..
pour donner l’exemple..
pour ne pas se faire remarquer..
et ne pas prêter le dos
aux coups de triques misérables
des médisants
qui font un lit douillet
à tous les diables et satans.


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