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Les Amants de Ver-Homme

Livre III

Ils étaient deux hermaphrodites humains
des temps antédiluviens,
qui couraient nus et gais
dans le petit matin
du Monde qui s'éveillait,
.. couleur de fleurs et de petit lait
tel qu'il plaît aux chevreaux
et aux démons sub-trayeurs
un peu lassés de boire du lait
bien qu'il fût coupé d'eau
ou de sperme gracieusement fourni
par les Satyres bouquetins.
Par ailleurs,
dans ce monde meilleur
que celui de jour d'hui,
deux fées rigolotes
et totalement vouées
à la dévotion du dieu Pan
attendaient au bord de la rivière,
nues et le derrière en l'air,
quelqu'action dévote
de passants
qui auraient pitié
de leur virginité
en détresse.
Etant tout gentils
comme celui qui les fit,
nos deux ancêtres et amis
peu avares de caresses
sur le champ honorent ces dames
qui, toutes deux , de contentement se pâment
et offrent, comme il est d'usage
dans les contes de fées,
à leurs amants de passage,
chacun, deux vœux à réaliser..
ou bien concomitamment, ou maintenant
ou plus tard, … selon leur volonté,..
et même transmissibles par testament
à leurs descendants.
C'est ainsi que Roméo et Juliette,
montant aux Cieux
dans un nuage de gardénal
furent interceptés dans la banlieue –
- refuge et poubelle intersidérale
située entre l'Enfer et le Paradis
par nos fées
qui, en ces lieux, demeuraient exilées
en attendant le retour au Pays.
Après rappel de leurs droits,
et se consultant comme il se doit
entre deux bisous,
les amants fous
de joie obtiennent
de retourner sur Terre, sans qu'aucun problème
jamais plus ne vienne
leur titiller le moi ou le sur-moi
ni même leur faire grincer les dents
entre la Pâque et le Carême,
entre l'Avent et la Noël
jusque - s - au Ramadan.
Les voilà, en effet, vers de terre devenus,
tout nus
et noués l'un à l'autre, et inversement, par cette bave excitante
si semblable à celle des épileptiques
ou des orateurs politiques
et à la nôtre aussi quand
on s'évertue au jeu des amants
z - et amantes.
De problèmes ils n'ont plus,
que de très légers
faits d'entortillements et grignotages
plus ou moins réussis,
sans que leur esprit n'en soit troublé davantage
et sans que leur ménage
aux mœurs quelque peu dissolues
ne soit menacé de dissolution
par quelque religion,
ou bien admiré et tourné en idolâtrie
par les extrapolateurs en philosophie ;
toutes choses et gens dont l'existence est d'ailleurs
bannie par l'usage
dans les sables et terreaux
de Basse - Ombrie, Basse - Géorgie
ou Bas - Berry,
là où les outre -bas-fonds sont
peuplés de ces populations sages
qui, avec délectation
avalent de la terre,
laquelle, en fin de transit tout au long
de leur tuyau unique,
ressort par leur derrière
en tortillons mignons
ronds et symétriques.
C'est en cet état comateux
qu'en un éclair le second vœu
soudain leur revint à l'esprit, venu
en même temps que l'éclat métallique et ardent
d'un hameçon
muni d'un ardillon
menaçant
et dru.
" Vou - i - ou - i ! Des problèmes on en veut plein !!
se prirent à dire en chœur les deux gamins ".
Les voilà aussitôt, par le même enchantement
destinés aux bonnets d'âne et palmes d'or
qui sont les récompenses des étudiants
puis professeurs
en philosophiques et mathématiques valeurs…
et qui annoncent en jouissant
aux élèves qui le répètent en chœur :
" problème ! oui, oui, encore ! encore !
s'en délecter est notre gloire. "
Mais quelquefois ils en ont marre
et vont à la rivière
y tremper quelque ver
avec l'espoir
de faire
avancer
la pensée
autrement
qu'à travers le filtre de leurs emmerdements.  

* * *


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